La Louisiane


Pascale était réticente à aller jusqu'en Louisiane. Cela nous détournait un peu de notre trajet vers le Mexique. Puis finalement, elle s'est laissée tenter. 
Notre premier bivouac fut difficile à trouver. On se pose dans une entrée de forêt, en retrait de la route, il est tard. On est presque caché, pas grand monde ne doit passer vu l'état du chemin. Et pourtant, y'a un gars qui vient nous voir, bourru. C'est le ronchon du coin. C'est même pas sur sa propriété mais on a l'impression qu'on s'est installé dans son salon, dans son fauteuil, avec son bourbon à la main tellement il était désagréable. Il prend en photo le camping-car et nous envoie au camping du State Park d'à côté, payant bien entendu. Qu'à cela tienne, il n'y a plus personne à l'entrée : on entre, on visite le parc dont les couleurs sont superbes à ce moment de la soirée. On en profite pour vidanger, faire les pleins d'eau et on s'installe pour une bonne nuit tranquille.

Lousiane
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Nous commençons par la visite de la ville de Lafayette qui est la capitale du pays cajun ou acadien. Rappelons que les acadiens étaient une population francophone, chassée par les anglais du Nouveau Brunswick au Canada lors du Grand Dérangement entre 1755 et 1763. Certains sont repartis en Europe, d’autres ont migré vers la Louisiane. Au fur et à mesures, le mot acadien s’est transformé en cajun. On commence par l'église Saint Jean et comme Lafayette, et bien c'est pas terrible, on se rend au village de Vermillionville. C’est un village reconstitué comme celui qu’on avait vu en Acadie, mais en moins bien. Un seul intervenant sur le site est intéressant, il s’agit d’un chef amérindien de la tribu Attakapas, initialement native de cette région.  Il explique la vie des différentes tribus avant l’arrivée des acadiens mais aussi la mixité de la région entre les indiens, les créoles, des acadiens et les américains.

Lousiane
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On s’arrête ensuite à Pont Breaux qui est la capitale des écrevisses. Nous choisissons un petit snack local, pour goûter au boudin d’alligator et des beignets d’écrevisses. Le boudin de Louisiane est une saucisse cuite à la vapeur, composé de riz cuit, de foie et viandes diverses, d'herbes et d'épices plus ou moins piquantes. C’est plutôt bon, même s’il est difficile de reconnaitre l’alligator.

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Nous sortons pour la première fois notre kayak gonflable au Atchafalaya National Wildlife Refuge. C’est une belle promenade sur le Bayou, seuls au monde. Le reflet des arbres sur l’eau est grandiose. On aimerait bien voir des alligators. Ils sont timides et normalement disparaissent si on fait du bruit. Pascale ne réussira qu’à hurler devant de gigantesques poissons qui sautent devant elle, mais pas de trace d’alligator. 

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La journée suivante est consacrée à la découverte des plantations qui longent le Mississipi. Toutes les visites des plantations doivent être faites avec un guide. Nous choisissons la plantation Laura. Nous ne sommes pas déçus de notre choix car notre guide créole et cadien est fantastique, truffant son récit de traits d’humour. Nous pourrions l’écouter toute la journée sans baisser notre attention tellement les histoires des personnes, maîtres et esclaves, qui vivaient sur le domaine Laura sont passionnantes. Et puis c’est une des seules visites qui ne se contente pas de montrer la maison du propriétaire mais qui évoque aussi l’histoire des esclaves.

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La route le long du Mississipi nous emmène jusqu’à la Nouvelle Orléans qui sera notre point le plus à l’est des Etats Unis et un coup de cœur. Nous ne visitons pas le downtown, le centre-ville qui est basique avec quelques buildings. Nous nous focalisons sur le vieux carré ou le quartier français, le quartier Trémé et le Garden district. Une maison colorée succède à une autre, toute aussi colorée. Il y a du jaune, du violet, du vert. Les balcons en fer forgé dentelé sont sublimes. C’est tout ce qu’on a vu à la télé et un dépaysement complet. 

La Nouvelle Orléans
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Il y a toujours quelque chose à voir à la Nouvelle Orléans, on adore. Nous nous arrêtons au coin d’une rue pour voir un groupe de musiciens jouer : un black au saxo, une black qui chante, un blanc à la guitare électrique et un autre au clavier. Ce groupe reflète la diversité de la culture de la Nouvelle-Orléans qui s’est construite avec l’arrivée des Français, des africains et la colonisation des Américains.

La Nouvelle Orléans
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Nous nous rendons le long du Mississipi, sur le Moonwalk, afin d’observer un bateau à roue, le classique bateau du fleuve. On se serait bien fait une petite balade de deux heures, mais les 80$ par personne nous freinent. Et les retours qu’on en a ne sont pas si excellents. Alors on se contente des photos.

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La Nouvelle Orléans est aussi intimement liée aux croyances vaudous. Le vaudou est arrivé avec les esclaves d’Afrique de l’ouest et il s’est un peu mixé avec le catholicisme local. De ce qu’on a compris, il y a un Dieu unique mais ce sont les esprits qui interfèrent dans la vie de tous les jours. 

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Nous décidons de toquer à la porte d’un temple spirituel vaudou. Priestess Miriam nous reçoit. C’est une prêtresse de 79 ans. Elle nous évoque sa vie et sa spiritualité et le pourquoi et comment du vaudou. Elle est très dure à comprendre du fait de son accent prononcé, mais en fait, elle nous parle plus d’elle que de ses croyances. Dès que l’on parle de ses croyances, elle revient sur elle. Elle ne nous convainc pas, et je dirais même, elle nous saoule ! Mais bon, ce fut une expérience. On n’a pas pu prendre en photo son temple, que la boutique.

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On termine notre visite de la Nouvelle Orléans par le Parc Armstrong : quelques sculptures sympas avec surtout celles de Louis Armstrong et de Sydney Bechet.

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Nous avons trouvé un autre centre d’intérêt sur notre route en Louisiane : c’est l’usine Tabasco située à Avery Island. Le célèbre tabasco est fait à partir de piments qui sont broyés le jour de la récolte pour en faire un « mash » ou purée, puis entreposé dans des barriques pendant trois ans, avec un couvercle de sel pour qu’il n’y ait pas d’oxygénation. Au bout de ces trois années de maturation, du vinaigre de haute qualité est ajouté et mélangé de façon continue pendant deux à trois semaines. La mise en bouteilles termine le processus. Cent mille bouteilles sont préparées par jour. On fait le tour du musée, de l’usine et des jardins. 


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Par ici, nous avons perdu les cow-boys en santiags et chapeau ainsi que leur gros pickup 4X4 bruyants. Les voitures sont plus classiques et la population est essentiellement noire.
On se rend au lac Martin et la balade en kayak restera un moment magique. Nous admirons les arbres pleins de barbes espagnoles. En fait, les amérindiens appellent ainsi cette mousse qui tombe des arbres et qui ressemble aux barbes des premiers espagnols quand ils sont arrivés.


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Un alligator nous surprend quand il saute à l’eau pendant que nous sommes en visio avec Marion. C’est cool de lui faire profiter de ce paysage à distance. Un peu plus tard, Pascal aperçoit les yeux d’un deuxième qui s’empresse de plonger dans l’eau. Puis, encore un au loin. Cette fois, nous arrêtons de ramer et le laissons se rapprocher tranquillement. On a tout le loisir de le prendre en photo avant qu’un bateau à moteur se rapproche et le fasse fuir. Une fois rentré et le kayak rangé, on profite du coucher du soleil. La vue est incroyable : on passe de l’orange au rose. Trois alligators sont proches de la rampe de bateaux notamment un qui attend près de la canne d’un pécheur. C’est drôle car nous sommes excités de les voir d’aussi près et les locaux nous disent qu’ils sont blasés de vivre avec.

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Désormais, on se dirige tranquillement vers le Mexique. On quitte d’abord la Louisiane par la ville de Lake Charles et par la route scénique menant au golfe du Mexique. Quelques petits alligators dans un marais le temps d’une balade, quelques alligators écrasés le long des routes, et nous voilà à Mae’s beach. Ça y est, nous avons traversé les Etats-Unis du nord au sud. Cela fait du bien de retrouver la mer.

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