Fin du Mexique Intérieur

Nous revoici au Mexique, dans le Chiapas, entrés par la frontière la Mesilla. Tout se passe rapidement, une fois que le bureau de l’immigration a bien voulu terminer sa pause du midi … Mais quelques kilomètres après, au premier village que nous devons traverser, il y a un blocage organisé par les habitants et comme tout le monde, nous attendons que cela se dégage. On ne connait pas leurs motivations mais tout se passe calmement et c’est l’essentiel.
Nous nous arrêtons aux Lagunes de Montebello et plus précisément au lac de Tziscao. Cela nous permet de sortir le kayak pour une petite balade. Plus tard, nous irons admirer le lac de Cinco Lagos et le lac Pojoj.

Aux cascades de Las Nubes, nous faisons connaissance avec quatre jeunes filles et fillettes dont une de 21 ans, enceinte. Elles nous parlent de leur vie. Elles nous posent plein de questions et nous leur faisons visiter le camping-car. Pascal leur dit que Dédé a 15 ans. Déjà, il ne les fait pas, on ne se rendait pas compte qu’il est aussi vieux. A la nuit, les environs étincellent de lucioles. Le lendemain, nous nous baladons et contemplons ces superbes cascades.

Nous avions hâte d’être à Las Guacamayas. Ce site est connu pour être riche en faune et spécialement les singes hurleurs, les singes araignées et bien entendu les guacamayas ou aras en français. On a vu les singes hurleurs à quelques mètres et à notre plus grand bonheur, on s’est endormis et réveillés au son de leur cris. A côté de Dédé, les singes araignées ont traversé le terrain à maintes reprises, sautant d’arbre en arbre avec une agilité impressionnante. En revanche, pas d’ara, juste un mignon perroquet vert. On les a entendus mais impossible de les apercevoir. 

Sur la route du retour vers la lagune de Montebello, deux aras passent devant Dédé. Allez, on s’arrête à l’arrache pour prendre la photo avant qu'ils décident de repartir vite fait. On les aura vus une minute, mais ils sont grands et superbes.

La cénote Chukumaltik est une très jolie cénote bien bleue : 220m de diamètre pour 70 m de profondeur. Il n’y a personne, on peut en profiter tranquillement. L’eau est fraiche, c’est agréable.

Pour terminer notre découverte de cette partie du Chiapas, nous nous rendons sur le site des cascades El Chiflon. On y trouve une série de cascades et vasques aux eaux turquoise. La plus haute chute, nommée Velo de la Novia, fait 120m de haut. Pour éviter la flot des touristes et vu que nous avons dormi sur le parking du site, nous entamons la balade dès l’ouverture. Et nous avons bien fait car lors de notre descente, il y a une foule qui s’amasse sur les lieux.

Notre route nous fait repasser à San Cristobal de Las Casas et nous y retrouvons avec joie nos copains les Prunelle. Merci à vous de nous faire partager ce merveilleux bivouac … du parking de Chedraui 😊. De notre côté, nous leur faisons découvrir San Juan Chamula, le village Tzotzile tout proche. C’est avec un taxi que nous nous y rendons. Ce qui est cool au Mexique, c’est qu’à six passagers, le chauffeur ne se pose pas la question : il nous accepte dans sa cinq places. Nous avions déjà visité San Juan lors de notre premier passage dans cette ville. Nous avons toujours aussi peu de photos. Rappelons que ce village, autonome, n’accepte pas que les gens soient pris en photo. C’est un peu moins vrai à l’extérieur mais c’est formellement interdit dans l’église, sous peine de sanctions. Cette fois-ci, dans l’église, nous assistons au sacrifice d’une poule. Pour les âmes sensibles, vous pouvez sauter ce passage. La poule attend tranquillement tenue au sol par une fillette pendant la cérémonie. Celle qui dirige la prière prend la poule et l’élève au ciel. Puis le cou de la poule est maintenu au sol par un bâton bloqué par le pied de deux personnes. Elle prend alors le corps et le tourne afin de lui casser le cou. La poule continue de bouger encore un peu. Finalement, elle est mise dans un sac, peut-être pour être ensuite mangée.
Sur la place, des tzotziles en tenue traditionnelle ou d’apparat sont réunis pour un conseil de village. Ils sont au moins une trentaine des autorités du village et d’autres personnes viennent demander conseil. On assiste impressionnés.

Quelques jours sur le Pacifique permettent de continuer de remonter doucement, alliant détente et route. Ce sera un beau bivouac coup de cœur à Playa Bamba. On est au bord de l’océan. La plage est magnifique avec le sable blanc, les dunes. 

On regarde la population s’agglutiner à la Playa Entraga posant tables et chaises jusque dans l’eau. Après avoir dégusté un plat d’huitres, on file, en snorkeling, pour les fonds sympas sur une plage déserte. 

Après mûres réflexions et avis, on décide de ne pas continuer la côte le long du pacifique, mais de remonter par le centre. Cette côte est dans le rouge au niveau sécurité, l’Etat du Guerrero étant jugé comme dangereux. Il est toujours difficile de prendre de telles décisions : faut-il suivre à la lettre les préconisations des sites tels le ministère des affaires étrangères ? A l’écouter, on ne pourrait même pas aller travailler à Marseille … Allez, il y a plein de choses dans le centre que nous n’avons pas visitées. On s’arrête à Oaxaca retrouver une dernière fois les Prunelle et déguster ensemble quelques verres de Mezcal. Avec un peu de chance, on devrait se voir à Montréal quand ils se seront installés.

De repasser par le centre nous permet de nous arrêter au sanctuaire des papillons monarques à l’ouest de Mexico. A l’aller, ce n’était pas la saison et nous avions été déçus de ne pas les voir. La grimpette en haut de la colline permet de découvrir des centaines, non des milliers, non des centaines de millions de papillons. Rappelons que ces papillons vivent habituellement au Canada et Etats-Unis. Ils migrent sur près de quatre mille kilomètres vers cette forêt de pin de cette région du Mexique, à plus de 3000m d’altitude. Quand on dit qu’ils migrent, on compte en fait les générations car l’espérance de vie d’un papillon est de deux à trois semaines, à l’exception de la dernière qui est de huit mois. Cette génération termine la migration, se reproduit et repart vers le Nord fin mars. Il fait suffisamment chaud pour qu’ils volent par nuées, se posent sur les fleurs, le tronc des arbres ou encore viennent s’abreuver dans les flaques. C’est un coup de cœur. 

La route est éprouvante, pas trop pour nous mais pour Dédé : trous, topes, chaussées affaissées, montées, virages, route de pavés, sans asphalte…  En fait si, la route commence vraiment à nous fatiguer. Notre périple traverse Morelia un village magique comme ils aiment à les appeler au Mexique.

Puis Patzucaro avec ses maisons blanches et bordeaux. On passera une très bonne nuit, bivouaqués près de son lac.

On trouve de belles surprises sur la route. Notamment quand on a autour de nous des champs de fraises pendant des kilomètres. Un stand sur le bas-côté propose des barquettes de fraises énormes : 2.5€ et il y en a plus d’un kilo.

Autre arrêt à San Antonio Tlayacapan sur le lac Chapala. Il y a pire comme endroit pour passer une nuit. Et quel lever de soleil !

Nous arrivons à Guadalajara qui est la seconde ville du Mexique par le nombre d’habitants. Mais même si c’est un haut lieu touristique, elle est trop grosse pour nous et nous sommes déçus. Il faut avouer que nous avons quand même bien parcouru le Mexique et nous devenons sans doute exigeants. 

Tequila étant la boisson mexicaine par excellence, nous ne pouvions pas ne pas nous y arrêter et visiter une distillerie. Il existe majoritairement deux types d’alcools forts au Mexique : le Mezcal et la Tequila. Tous les deux sont faits à partir d’agaves. Le Mezcal plutôt originaire de Oaxaca, est élaboré à partir d’une trentaine de variétés d’agaves et à un goût plus fumé. La Tequila n’est faite qu’avec une seule variété, l’agave bleue.
Nous sommes agréablement surpris de la beauté de la ville. Bon, ok, il y a du monde. Mais nous sommes samedi et le week-end, les mexicains sortent. Mais on aime ce Mexique qui fait la fête, écoute la musique fort, profite et dépense de l’argent mine de rien dans les restaurants et bars.  
Nous choisissons la distillerie la plus vieille et mondialement reconnue, celle de Jose Cuervo. Naïfs, on pensait que la téquila était faite avec les feuilles d’agaves. Pas du tout, c’est le cœur de l’agave qui est appelé « piña » comme l’ananas, en raison de sa ressemblance. La piña est chauffée, broyée, fermentée et distillée. Pour préparer l’arrivée de nos filles dans quinze jours, nous repartons avec quelques bouteilles. Avec les bouteilles de mezcals déjà achetées quand nous étions à Oaxaca, on est paré pour leur faire goûter les spécialités locales.

Nous faisons un dernier tour à la plage, à la Playa Novillero. Nous passons quelques jours sur cette plage. On est bien, les livreurs d’huitres passent directement nous voir. Le pêcheur ne veut même pas qu’on le paie et nous offre trois beaux poissons.

Ça y est, nous arrivons à Mazatlán. C’est de là que nous allons prendre le ferry de la compagnie TMC pour passer en Baja California ou Basse Californie. Bon, Mazatlán, c’est … pas terrible.
Marion et Julie, nos filles, arrivent dans une semaine. Nous sommes en avance d’une semaine, mais nous avions peur d’un ennui mécanique, ou d’indisponibilité des ferries. Pour info, TMC est moins cher que la compagnie Baja Ferries mais on ne peut pas réserver en ligne. Le ferry navigue toute une nuit mais nous pouvons rester dans notre camping-car.