Dernier état américain : l'Alaska
Nous voici en Alaska. Dédé a tenu le coup, même si on ne sait pas jusque quand. Les glaciers apparaissent et ils sont magnifiques, même depuis la route.
Notre première étape est Valdez. Il fait beau, on sort le kayak pour naviguer sur le lac Valdez et s’approcher du Valdez Glacier. Pascale adore. Le ciel est magnifiquement bleu. C’est sympa mais on reste bouche bée quand on s’approche d’une grotte de glace bleue et l’émotion nous tient quand on y pénètre. La balade en kayak est sympa, on remonte le lac jusqu’au pied du glacier. Mais devient un cauchemar quand on essaie de revenir à notre point de départ. Impossible. On s’aperçoit que les icebergs sur le lac ont bougé et on ne passe plus. On rame dans un sens, c’est bouché, alors on fait demi-tour. On recommence un peu plus loin, sans succès. Ça dure près de deux heures, on commence à fatiguer, à s’inquiéter. Le soleil est passé derrière la montagne, il commence à faire plus frais. Sans en parler à Pascal, Pascale pense même à appeler le 911. Après maints et maints essais, ouf, on trouve une sortie.
Et comme on est un peu fou, mais que c’est trop beau, le lendemain on remet ça mais en faisant attention.
L’Alaska ce sont les glaciers : après Valdez, vue sur les glaciers Worthington et Matanuska, randonnée au glacier Byron, au glacier Exit, au glacier Castner dont l’arche s’est effondrée. Le temps n’est pas toujours de la partie.
La ville d’Anchorage est un passage obligé mais ne restera qu’un passage.
On n’a pas vu les ours pêcher le saumon à Hyder et on ne les verra pas non plus à la Russian River. On ne verra qu’un ourson dans un arbre. Mais on ne se lassera pas de voir le spectacle des pêcheurs attrapant le saumon, un grand moment. Les pêcheurs sont des centaines alignés les uns près des autres. Comme le port d’arme est permis, la moitié porte le pistolet au-dessus de la combinaison de pêche. Ils n’ont pas oublié le spray à ours et le sac est sur le dos.
Sympa encore les aigles en bord d’océan qui sont là au retour des pêcheurs. Cela nous permet de voir les pygargues de plus près.
On voulait faire un tour en bateau pour aller voir les baleines, les fjords et icebergs. On va à Whittier : on nous annonce une sortie à la journée pour 448$. On hésite bien entendu et décidons d’attendre le lendemain matin pour prendre notre décision. Le brouillard est tellement important au matin qu’on abandonne le projet. On ne peut se permettre d’attendre : on a plein de choses à faire et encore beaucoup de route pour terminer notre voyage. Alors, tant pis.
On quitte la péninsule du Kenai et on va à la rencontre d’un nouvel animal, le bœuf musqué, à la Musk Ox Farm. C’est un animal qui était en voie de disparition avant d’être réintroduit dans plusieurs régions du nord. Il est de la taille d’un poney, avec une tête de bœuf et de longs poils. Deux cornes lui permettent de se défendre contre les prédateurs dont les loups.
On s’était donné comme but Anchorage lors de la préparation du voyage. Maintenant que nous y sommes, on se dit qu’on pourrait aller encore plus au nord. Le Parc National du Denali est à quelques centaines de kilomètres, on n’est plus à ça près. Il est réputé pour ses paysages et sa faune. Nous n’en verrons pas tant que ça malgré deux randonnées et une journée à vélo dans une partie interdite aux voitures. C’est le dernier parc national américain et le vingt-quatrième que nous faisons.
A la ville de Healy, nous prenons en photo la réplique du bus où Christopher Mc Candless a trouvé la mort après avoir délaissé un avenir brillant pour s’esseuler sans un sou, en Alaska, en autonomie complète. Il a été rendu célèbre par le livre et film : Into the Wild. On profite de la microbrasserie 49th State Brewing où le bus est exposé pour savourer une bière, avec une musique country.
Ça y est, nous voici à Fairbanks, une ville mythique pour Pascale. Ce nom a été maintes et maintes fois évoqué avec notre ami Jacky. On ne devait pas l’atteindre car un des seuls intérêts de cette ville est d’être une étape pour monter encore plus au nord. Mais notre véhicule ne nous le permet pas et surtout, nous n’avons plus de temps. Nous sommes le plus au nord de notre voyage, 64°92 de latitude nord. Nous avons plus de 8500 kilomètres pour nous rendre à Halifax.
Nous faisons quand même un petit détour plus au nord, pour aller voir le pipeline Trans Alaska. Celui-ci traverse sur 1300 kilomètres pour amener le pétrole des champs pétrolifères du nord vers Valdez.
On s’arrête en chemin à North Pole, qui est censé être la ville du père de Noel de l’Alaska mais ce n’est qu’un magasin de Noël.