La Route 66
Albuberque est un nom de ville du Nouveau-Mexique difficile à prononcer pour nous. Ne serait-on pas déjà arrivés au Mexique ? Le centre-ville est tout petit et on adore les maisons en briques d’adobe. L'adobe est de l’argile mélangée à de l’eau et de paille hachée ou d'un autre liant. Les patios fleuris avec des tables invitent à une pause.
On aime les couleurs et surtout le fait qu’il n’y ait pas de touristes. On apprécie moins la ville suivante, Santa-Fe, qui manque, pour nous, de cachet. Pour rester dans le Mexicain, on mange quand même dans une « cantina » des tacos et un ceviche avec une margarita.
Le parcours continue avec un autre coup de cœur : la mythique route 66. C’est la « Mother Road » comme elle est communément appelée après l’édition du livre de Steinbeck « Les raisins de la colère ». Beaucoup nous avait demandé si c’était au programme, et on ne pensait pas s’y intéresser plus que ça. Cette route allait de Chicago à Los Angeles (initialement Santa Monica), maintenant il n’en reste que des petits morceaux. En arrivant à Albuquerque, on commence à l’emprunter et on tombe sous son charme. On modifie un peu notre itinéraire pour la suivre. Que ce soit la ville de Tucumcari où nous nous arrêtons tous les dix mètres, McLean, Shamrock, Erick, Hydro, on aime toutes ces stations essences vétustes ou refaites, ces motels, ces vieilles voitures, ces villes fantômes, ces boutiques d’un autre temps, ces peintures sur murs ...
Nous rentrons au Texas et dès lors, ce sont des champs d’éoliennes à perte de vues. A Cadillac Ranch, nous découvrons dix Cadillac plantées dans le sol et les touristes s’arrêtent soit pour des photos, soit pour ajouter un petit motif à la bombe de peinture soit pour les deux. Pascal prend une bombe qui traine par terre et ajoute un petit « Poos » aux nombreux tags déjà présents. On s’immortalise mais cela ne va pas rester longtemps. Cette installation date de 1974 avec des Cadillac de 1949 à 1963.
Aude et Eric, que nous avions rencontrés au Canada, nous avaient conseillés d’aller au restaurant Big Texan Steak Ranch, à Amarillo, Texas. Ce restaurant sur la route 66 est réputé car il offre le repas à celui qui mange un steak de 72oz soit 2kg, ainsi que son accompagnement, en moins d’une heure. Le top gagnant de ce défi pour l’instant l’a fait en 4min et 18s. Pascal décline l’invitation et nous paierons notre repas. De toute façon, on ne finit même pas nos deux assiettes tellement les quantités sont importantes. On terminera le soir dans le camping-car. Le personnel est habillé très typiquement, le cliché pour nous : Chapeau, chemise à carreaux, pantalon et bottes. On remarque que beaucoup d’hommes dans la salle sont habillés ainsi. Sur les murs sont accrochés des têtes de cerfs et de divers autres animaux. Un ours empaillé tout debout nous regarde entrer.
Dans la petite ville d’Erick, on s’arrête au Sandhills Curiosity Shop d’Harley Russel. Cet extravagant personnage de 77 ans, à priori, collectionne tout ce qu’il a pu trouver se rapportant à la Route 66. C’est le chantier, plus ou moins organisé, mais l’homme est drôle. Il ne vend rien, on peut prendre les photos qu’on veut. Il est tranquille dans son fauteuil, avec ses clopes, sa bouteille de Jack, et sa guitare pas loin. Il aime qu’on le prenne en photo, mais Pascale n’était pas si rassurée quand elle a été prise dans ses bras.
A présent dans l’Oklahoma, nous nous arrêtons à Arcadia. Nous sommes toujours sur la Route 66, et il y a un restaurant, Pop’s 66. Dans ce restaurant, on y sert 600 sortes de sodas différents. Les gouts vont du classique à l’exubérant voire dégoutant : cola, root beer, limonade, spaghetti, moutarde, beurre, fromage bleu, bacon, Staline, crotte de martien, mucus de monstre, … On a acheté des classiques, pas très téméraires pour cette fois.
Sur le parking, on s’est fait remarquer avec le camping-car et Pascal se fait des copains. Il y a un rassemblement d’hommes et femmes, avec drapeaux américains et d’autres, et un très beau bus décoré, avec des tracts et affiches de Donald Trump. Ces gens se revendiquent comme des patriotes américains, et forcément crachent leur haine sur la politique du nouveau président. Mais ils sont intéressés sur notre voyage et questionnent beaucoup Pascal. Il craignait un peu leur discours, mais finalement, ils ne sont pas lourds et il faut savoir faire du social. Pascal se voit remettre un beau bracelet d’American Patriot, et ils nous saluent à notre départ.
Bon, voici d'autres photos de la Route 66, comme ça, par plaisir.